Il y a des coïncidences
étranges parfois. Le 45 tours
"Alexandrie, Alexandra" sort le 15 mars 1978, le jour de l’enterrement de
Claude
François. Or dans cette chanson qui sera désormais le dernier tube de
l’idole,
les paroles semblaient prémonitoires : « Alexandrie, où tout commence
et tout finit. ». Pourtant, lorsque le chanteur fit appel à Etienne
Roda-Gil, il ne s’attendait certainement pas à l’accident qui lui
coûtera la vie
le 11 mars 1978. Au contraire, il espérait bien gagner un tout nouveau
public
avec son album disco et surtout en engageant le célèbre parolier de
Julien
Clerc, bien considéré parmi les intellectuels de gauche si méprisants
d’ordinaire à l’égard de l’interprète du « Téléphone pleure ».
Roda-Gil hésite même un moment à se lancer dans l’écriture pour ce
Claude
François qu’il ne considère pas vraiment comme un chanteur digne de son
talent
mais finalement, il accepte de tenter l’aventure. Les paroles évoquent
un
retour aux origines, à l’Egypte natale de Cloclo. Pour la petite
anecdote, il
dira que c’est la première fois de sa vie qu’il interprète des paroles
qu’il ne
comprend pas… Qu’à cela ne tienne, avec une musique disco vaguement
inspirée
d’une chanson du célèbre Lamont Dozier
(« Going back to my roots »), et une chorégraphie très « claudienne »
le tube est lancé. Le chanteur l’interprète à plusieurs reprises sur
les
plateaux télé et même lors de sa dernière émission enregistrée en
Suisse le 10
mars 1978. Depuis, ce titre est un incontournable des boîtes de nuit et
des
soirées dansantes. Impossible de programmer une soirée sans
« Alexandrie,
Alexandra » pour mettre le feu sur la piste !
Béatrice.