Durant
un voyage à Londres en été 1966, Claude ramène
dans ses bagages deux ravissantes
Noires Jamaïcaines (Pat et Cynthia) qui danseront à ses
cotés sur scène à partir de septembre 66. Deux
nouvelles danseuses, Solange et Siska, arrivent pour un show que
Claude va présenter
à l'Olympia du 8 au 25 décembre 1966 ... Mini jupe
lamée or qui scintille avec les projecteurs, gros ceinturon et
pull à courtes manches. Reste
à trouver un nom aux demoiselles que l'on verra désormais
partout avec Claude. Trois
rédacteurs de « Salut les copains » les
baptiseront LES CLODETTES. Dans
un reportage qu'ils consacrent en mars 1967 au spectacle de décembre
à l'Olympia, les
shows de Claude et de ses Clodettes se distinguent des autre
spectacles. Claude ne fait plus qu'un sur scène avec ses
Clodettes.
Claude
François a sorti durant toute sa carrière, des albums avec un mélange
de reprises et de titres originaux. Ce disque illustre plus que jamais
la manœuvre artistique, avec pas moins de sept adaptations sur onze
chansons. Pas étonnant que l’on ait pensé pendant longtemps, à tort,
que « Comme d’habitude », le hit suprême écrit par Claude François, Gilles Thibaut et Jacques Revaux était une reprise en français de « My Way ».
DJ Claude avait donc fait sa sélection de titres à remixer, époque fin yé-yé : du Bee Gees (« Massachussets » - « La plus belle chose au monde »), du Stevie Wonder (« I Was Made To Love Her » - « Rien, rien, rien ») et de la soul en italien (« Stasera mi butto » -« Ce soir, je vais boire ») ! Evidemment, le disque pourrait avoir l’air un peu daté, mais lorsque l’on a écrit « Comme d’habitude »…
Ce titre de 1974 n'était
pas censé faire un tabac. C'était une petite chanson mignonne, casée dans un 33 tours, interprétée
comme ça, pour le plaisir. L'histoire : un papa téléphone
à son ex femme et tombe sur une petite fille, "sa fille"
dont il ignorait l'existence et avec qui il va avoir une première
conversation. Le concept était très original. Le duo
"adulte" chantant avec un "enfant" n'était
pas révolutionnaire. En revanche, la chanson "par
téléphone" l'était beaucoup plus. A
l'origine, la conversation était entre un garçon et son
père et le fils de Claude François lui-même
aurait dû interpréter la chanson mais c'est finalement
la petite Frédérique Barkoff, la fille de Nicole
Gruyer, l'une des principales collaboratrices de Cloclo qui joue le
rôle de la petite fille. Ne sachant pas encore lire à
l'époque, on lui avait fait apprendre ce texte par coeur et il
faut reconnaître qu'elle s'en sort très bien, dans la
version studio ou bien dans les émissions de télé.
Lors des galas, la plupart du temps, le chanteur trouvera toujours
une petite fille dans l'assistance pour venir lui donner la réplique.
Pourquoi un tel succès ? Sans doute parce que cette chanson a
mis en avant la relation père/enfant trop souvent encore dans
ces années-là laissée de côté. Et
puis, le drame de cette famille est aussi le drame de nombreuses
personnes à l'époque avec les divorces qui se
multiplient. C'est donc une chanson de société en
quelque sorte. Le papa laissé sur la touche émeut le
grand public et le 45 tours sorti en juillet 1974 fait un carton
plein ! La plus incroyable vente de disques de toute la carrière
de l'artiste. Qui ne connaît pas "le téléphone
pleure" ? Elle fait quasiment partie du patrimoine français
désormais et lorsqu'on revoit un téléphone
orange très 70's, on ne peut s'empêcher de repenser à
cette chanson devenue presque le symbole de ces années-là.
Elle connaîtra une adaptation espagnole "El telefono llora"
et une version anglaise "Tears on the telephone".
Béatrice.
Voici une vidéo où Claude François interprète "Le téléphone pleure" durant l'émission Système Deux animée par Guy Lux et Sophie Darel, datée du 14 décembre 1975.
Ce titre peut paraitre
paradoxal mais il a sa raison d’être.
Présentée en face B du 45 tours « Viens à la maison (y’a le printemps
qui
chante) », cette chanson de 1972 aurait pu, que dis-je aurait dû ,faire
un
tube au même titre que « Comme d’habitude ». C’est l’un des titres
les plus graves et les plus forts de Claude François et ce n’est pas
pour rien si c’est, en
général, l’un des préférés, sinon le préféré des fans. Même si ceux-ci
se
refusent souvent à établir un classement dans les chansons de leur
idole. La
chanson commence lentement, la voix de Claude prédomine, triste et
sombre. Il
énumère toutes les choses qu’il va faire comme si de rien n’était.
Pourquoi ? On l'ignore encore. Il faut attendre le
refrain, pour comprendre qu'il s'agit d'une rupture, que tout cela il
le fait comme un automate, même mieux qu'un automate, en attendant
d’aller
mieux . Le refrain est puissant. La musique devient plus
forte. La voix plus douloureuse. Les termes plus forts : « Qui va
m’aider
à exister ? Qui va m’aider à supporter ce temps qui ne veut pas
passer ? »…
Et puis, la longue plainte reprend dans le deuxième couplet jusqu’au
refrain
final encore plus émouvant avec cette fin purement musicale. La voix
s’est tue.
Le chanteur laisse partir ses mots dans le lointain. Superbe titre qui
aurait
mérité de figurer en face A. Dommage que l’artiste lui ait préféré
l’entraînant « printemps
qui chante » plus dansant mais beaucoup moins fort musicalement et
textuellement
surtout. On en garde un souvenir très particulier puisque Claude l’a
interprétée lors d’un Cadet Rousselle de Guy Lux. L’interprétation en
direct rend
la chanson encore plus forte prenant corps et vie grâce à un Cloclo
particulièrement
émouvant ce jour-là. Un extrait de son interprétation est là pour en témoigner (Voir la vidéo ci-dessous).